EDITO Janvier : « A l’écoute de la Parole en cette année qui commence »

4 janvier 2025

« Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers » Jr 15,16

Le pape François a institué le 3e dimanche du temps ordinaire comme le dimanche de la Parole pour souligner l’importance de la Parole de Dieu dans la vie de tout baptisé. Nous sommes invités à nous en nourrir constamment, à l’interpréter dans l’Esprit avec lequel elle a été écrite et à y configurer notre vie.

La Bible, à la différence des livres que nous lisons, nous lit, comme disait une guinéenne rencontrée en Afrique, quand j’y étais missionnaire. En effet, nourrir notre vie par la lecture croyante de la Parole est l’antidote à tous les pessimismes. Elle est en effet « une lampe sur mes pas », la délivrance des peurs les plus tenaces et des orgueils les plus ancrés.

Je crois qu’une des clés pour lesquelles le 3e dimanche a été choisi, est le fait qu’il tombe tous les ans au cœur de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. En effet, c’est la prière avec la Parole qui peut nous amener à l’unité avec confiance. La Parole de Dieu l’exige de nous : « Qu’ils soient UN, comme toi Père et moi, nous sommes UN » (Jn 17,21)

Comment honorer cette fête de manière juste ? Évidemment, en laissant la Parole nous habiter avec toute sa richesse. « Si vous demeurez en ma parole vous serez vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ». Or, on a besoin plus que jamais de cette liberté. Vérité en accomplissement qui mène à la Communion.

Le dimanche de la Parole est une incitation à orienter et à configurer nos vies à la Parole de Dieu : Parole écoutée, assimilée, vécue et annoncée. Notre paroisse est invitée à se laisser modeler par Dieu sur ces quatre axes, et à donner par-là du fruit en abondance. Dans cet horizon je vous propose que cette année 2025 nous développions des groupes d’écoute et de partage de la Parole de Dieu, comme centre de notre vie chrétienne. Cela nous aidera à dynamiser l’ensemble de nos activités paroissiales.

Le ferment de l’évangile est capable de percer le brouillard pessimiste de notre monde, quand les témoins qui proclament les paroles de Jésus le font comme Il l’a fait : en étant un avec le Père. Seulement, une communauté de témoins nourris par la Parole, vivant dans la communion, comme des « minorités créatives », deviendra un ferment puissant, capable de « faire lever toute la pâte » (Mt 13,33). Cette communauté est une communauté eucharistique, dans le sens du Concile Vatican II : « ‘En ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres’ (Jn 13, 35), les chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus efficace » (Gaudium et spes §93). En sachant que « si quelqu’un reçoit celui que le Christ envoie, il le reçoit Lui-même ; et que celui qui le reçoit, reçoit le Père qui l’a envoyé ». La Parole de Dieu, écoutée, partagée et vécue ainsi, est la Parole-Ferment qui a le pouvoir de transformer les situations dramatiques de notre monde et en faire un monde nouveau.